jeudi 6 mai 2010

Devoirs et leçons

Comme vous le savez, j'ai un travail de maîtresse enfantine (instit en maternelle, pour les Français) que j'aime beaucoup et qui m'occupe quatre matinées par semaine.
C'est bien, ça me convient.
Cet horaire me laisse pas mal de liberté, notamment tous les après-midi.
Au départ, il y a 14 ans, ces périodes-là étaient consacrées à mes filles et au travail de la maison. Mais mes trois poulettes ont bien grandi ! Une a quitté le nid et les deux autres n'ont plus vraiment besoin de moi si ce n'est pour remplir le frigo, faire une lessive de temps en temps, ou un trajet en voiture jusqu'à la gare la plus proche.
D'autres choses sont alors venues remplir mes après-midi : les balades et autres activités sportives avec les copines, toujours avec grand plaisir.
Comme j'avais encore du temps à disposition, j'ai proposé à une de mes filleules qui avait des difficultés en mathématique de venir une heure par semaine pour du soutien dans cette matière. C'était sympa, elle venait avec plaisir et nous passions de bons moments toutes les deux même s'il s'agissait de faire des maths.
Puis j'ai été sollicitée par une famille portugaise pour qui l'aide aux devoirs est impossible. "Oui, oui, pas de problème!" Et hop, le petit gars vient deux fois par semaine pour faire un maximum de son travail scolaire.
Dans une autre famille, la maman qui était une amie proche, est décédée en laissant deux enfants encore jeunes. La fille ainée est venue pendant deux ans travailler avec moi, et maintenant c'est au tour du petit frère de faire son heure hebdomadaire de math, allemand, français, etc..
Il y a quelques temps, c'est une autre amie qui m'a demandé si je voulais bien faire un peu de lecture avec sa fille. Sa trisomie fait que tous les apprentissages sont laborieux et prennent beaucoup de temps. Les parents font beaucoup pour elle mais c'est épuisant. Et moi j'adore passer du temps avec cette enfant. C'est passionnant de l'aider à progresser sur le chemin de la lecture. Alors oui, bien-sûr, j'ai trouvé un petit créneau horaire pour lire avec elle.
Et enfin, depuis deux mois, je donne un coup de mains à une famille de cinq enfants dont la maman vient d'être opérée d'un cancer du sein et commence une chimiothérapie. Et comment puis-je l'aider, vous croyez ? Ben oui, en faisant les devoirs scolaires avec les trois grands !
Bon là. je commence sérieusement à être très occupée et ne peux plus accepter de nouveaux élèves. Pas la peine de demander. Y'a plus de place, je vous dis :D !
Mais avec les sept que je suis actuellement, ça va bien, je m'en sors.
Et je peux même dire que j'aime vraiment bien ces petits jobs. J'aime le fait de travailler individuellement avec chacun. J'aime autant le contact que j'ai avec le petit gars turbulent, que celui avec le collégien timide.
Je réalise aussi à quel point j'ai été gâtée avec mes propres filles. Je les ai accompagnées toutes les trois avec plaisir dans leurs devoirs à la maison, et avec toutes les trois le travail se faisait vite et sans problèmes particulièrs. Actuellement, je suis confrontée à d'autres défis car certains de mes élèves ont de sérieuses difficultés d'apprentissage. Ce n'est pas toujours évident, pour les enfants eux-même plus que pour moi. Car même si je me préoccupe sérieusement de leur travail et que je cherche les meilleurs moyens de les aider, je ne vis pas pour eux l'angoisse que peuvent ressentir les parents devant les difficultés de leur(s) enfant(s).

Alors voilà, je vous laisse pour aujourd'hui car j'attends d'une minute à l'autre l'arrivée de mon petit voisin avec son cartable. Mais nooon, ce n'est pas un nouvel élève. Sa maman a dû s'absenter exceptionnellement aujourd'hui, j'allais pas le laisser tout seul devant sa fiche de math...

6 commentaires:

  1. J'en reste sans voix!!! Ces gosses ont une chance folle...

    RépondreSupprimer
  2. @Anne : meuuh non, les pauvres, à cause de moi ils sont obligés de faire leurs devoirs ;)!

    RépondreSupprimer
  3. C'est sympa de faire ça pour ces enfants :-)

    RépondreSupprimer
  4. Je fais ma curieuse, je ne connais pas le système scolaire suisse pour les petits: comment ça marche? En France il y a une grande menace sur l'école maternelle...

    RépondreSupprimer
  5. Tiens, on a justement une démission à l'école de mon village aux devoirs surveillés....mais si j'ai bien compris, je ne te propose pas de remplacement....
    Bonne continuation dans cette voie aussi utile que valorisante.

    RépondreSupprimer
  6. @Anne : Oulà, je vais tenter de t'expliquer en quelques mots le système scolaire suisse. Tout d'abord, il n'y a pas UN système scolaire suisse mais 23 ! L'éducation est une prérogative cantonale et chaque canton a son système. Pas simple, c'est même à s'arracher les cheveux en cas de déménagement dans un autre canton. Bon les choses évoluent quand même car il y a une harmonisation qui est en train de se faire mais chaque canton, persuadé que son système est le meilleur, défend bec et ongle son système. Pour ce qui est de l'école maternelle, elle n'est actuellement pas obligatoire mais est mise sur pieds à peu près partout pour les enfants dès 4 ans. D'ici 1 ou 2 ans, elle deviendra obligatoire dès 4 ans. Pour les enfants plus jeunes, il n'y a que des structures privées qui les prennent en charge, comme celle dont je m'occupe dans mon village.

    RépondreSupprimer