mardi 25 février 2020

Je me souviens ... le champ de marguerites



J'ai 5 ans, presque 6.
Chaque jour, je parcours à pied le bon kilomètre qui sépare la maison familiale de la petite école du village. C'est long, pour mes jambes d'enfant, et plus long encore quand je me laisse distraire par tout ce qu'on peut trouver sur le chemin. Avec ma copine Chantal, nous rentrons souvent ensemble.
Les fontaines sont idéales pour faire des expériences de flottaison.
Et à la boulangerie, pour 5 ou 10 centimes, on peut avoir une sucrerie. Mais pas la peine d'essayer avec les pièces de la petite épicerie-jouet, ça ne marche pas, on a fait le test!
Un jour de printemps, alors que nous retournons chez nous pour le repas de midi, nous sommes irrésistiblement attirées par un accueillant petit coin de prairie sur le bord de la route.  Nous nous y asseyons avec délice, juste un moment. La douceur du soleil nous réchauffe agréablement. L'herbe y est verte, tendre, et parsemée de marguerites. Mon amie m'apprend comment les jolies fleurs servent à savoir qui nous aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, ou pas du tout. On peut en faire de beaux bouquets aussi, nos mamans seront sûrement contentes.
Mais voilà le grand frère de Chantal qui arrive. Il vocifère et nous bouscule, l'heure du repas est déjà dépassée. Vite, le jeu est oublié, il faut se dépêcher, et courir jusqu'à la maison. La mienne est encore loin, tout au bout du village. Enfin rentrée au bercail, je me fais disputer, tout le monde s'est inquiété. Et puis le gilet rouge que je portais en partant le matin a disparu. Ma maman le retrouvera quelques jours plus tard. Il attendait sagement au milieu des marguerites. Encore une fois je me fais gronder, la jolie prairie était un jardin privé dans lequel nous n'aurions pas dû pénétrer.
Mais 50 ans plus tard, ce dont je me souviens surtout, ce ne sont pas des gronderies, mais de la douceur d'une journée de printemps et d'une parenthèse enchantée au milieu des marguerites.





En réponse à la proposition de Cara mia :

Vous aussi, racontez-moi un souvenir d'enfance, en commentaire ou sur votre blog, avec un lien vers celui-ci. Je poste chaque mardi (ou presque) un nouveau petit souvenir d'enfance, amusant, beau ou triste.

14 commentaires:

  1. C'est un bien joli souvenir... Si je trouve un moment j’essaierai d'écrire, moi aussi, un souvenir.

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  2. Merci de tes visites et merci pour cette belle histoire (comme je les aime!) ça fait du bien de lire ces souvenirs, loin des tristes réalités du moment, des médias qui rabâchent que le monde est triste et méchant!!!
    Nous avons tous des belles histoires, mises en secret dans un coin de notre mémoire.
    J'ai, il y a quelques années, fait un appel à raconter comme Cara mia.... et ce fut un grand moment d'émotion.
    Alors si je retrouve un de mes textes de l'époque, je mettrai le lien ici, pour partager aussi avec tes lecteurs
    Actuellement , depuis presque une semaine, Over-blog a un bug, très important, au niveau des commentaires. depuis deux jours ils nous avertissent qu'ils travaillent toutes les nuits sur les serveurs incriminés. et cette fonction devient donc inutilisable la nuit.
    Alors on est patient... et bientôt , j'espère, ça rentrera dans l'ordre, comme avant
    A bientôt et bonne journée

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    1. Oui je suis passée te rendre visite mais impossible de laisser un mot...

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  3. Voilà, j'ai retrouvé un petit souvenir...
    Je le copie ici, même si c'est un peu long?!
    ***********************************************
    Les prunelles

    Si notre mère disait souvent que «nous étions la prunelle de ces yeux» ,ici, je vous parle des petits fruits violets qui apparaissaient à l'automne sur des buissons dangereusement épineux.
    Au début, ces prunelles sauvages sont affreusement âpres !
    Normalement il faut attendre que les gelées ''soient passées dessus'', un peu comme pour les nèfles.
    On utilisait tous les dons de la nature à cette époque là.
    Les richesses nourricières de nos forêts des Landes Girondines sont multiples Pas grand chose échappait à notre panier de cueillette. Pourtant, les prunelles ont plus de noyau que de chair !!!je ne sais pas vraiment comment faisait ma mère, pour en faire des gelées et même des tartes ''façon myrtilles'', disait-t-elle en riant ....(?)

    Comme je vous l'ai dit, les garnements étaient très malins.
    Qui a eu l'idée géniale de les ramasser pas vraiment mures, avant que les oiseaux ne les mangent, puis de les mettre dans des filets à toutes petites mailles ajourées,et de les pendre tout en haut de nos copains, les grands chênes?
    Je ne m'en souviens pas!!!mais par un phénomène qui m'est toujours inconnu,les petits fruits mûrissaient très vite et prenaient un délicieux goût de fruits confits!
    Nous étions comme des merles sur des treilles.
    Sauf que les treilles étaient des chênes géants qui donnaient des sueurs froides à notre mère, qui face au danger représenté, pleurait presque, en nous criant des promesses de punitions.
    Alors mon père venait à la rescousse en riant et en vantant nos courages et adresse.
    A l'époque, cette forêt était habitée par des familles Espagnoles.Nos plus proches voisins (au moins 500 mètres) avaient des enfants, à peu près de nos ages ;
    Pour lier connaissance, nous avions du rapidement bafouiller quelques mots de leur langue (les enfants apprennent vite, lorsqu'ils sont mis en situation)
    Une ou deux filles avaient tapé dans l’œil de mon frère (le plus grand) ….Nous ne le savions pas encore, mais ce n'était qu'un début... de sa soif de«connaissances»
    (ça sera un drôle de ''queutard'' prédisait mon père!!!)
    Sauf qu'à son age, il n'avait pas encore la bonne technique pour plaire aux filles!!!
    Deux d'entre elles venaient régulièrement minauder sous notre arbre pour tenter de se faire remarquer de lui, assurément...
    Il ne lui en fallait pas plus pour s’enorgueillir de l'effet qu'il faisait déjà aux filles et mon père disait: "qu'il ne se sentait plus pisser!"
    Est-ce cette expression qui donna l'idée au ''Don Juan'' en herbe, de tenter un autre genre de séduction? Peut-être....
    Mais nous eûmes bientôt l'énorme surprise de voir notre frère, sortir sa ''bistouquette''de son short, et visant soigneusement les deux gamines, il les arrosa copieusement d'un long jet d'urine, en riant très fort .
    Il ne fallut pas longtemps aux filles pour comprendre qu'il ne s'agissait pas de pluie, ni d'un jeu de pistolet à eau...elles s'enfuirent en hurlant, raconter leur mésaventureà leurs parents !Qu'est-ce qu'on a ri!!!!!!!!!!!!!!!!!OUI; mais pas bien longtemps...
    Inutile de vous dire, que les filles n'ont pas ri autant que nous, et leurs plaintes ont été entendues;
    Nous avons du faire des excuses à tout va, et la punition fut rude pour mon frère.Nous furent tous les trois interdits de ''grimpette'' durant un long moment....
    (même si je sais que père et mère avaient bien ri!!!)
    On s'en fout, disait-on le soir, dans le noir de notre chambre, où on en riait encore!

    Pas grave! la saison des prunelles est terminée!!!

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    1. Haha, quelles drôles d'idées ont les enfants parfois!
      Je ne raconterai pas ton souvenir à mes petits-enfants, ils pourraient être tentés d'imiter ton frère...
      Merci pour ce partage!

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  4. Je lis régulièrement ton blog sans jamais oser commenter...
    Mais, là, que de souvenirs qui remontent dans ma mémoire ��
    Mes premières vacances en Suisse c'était il y a 50 ans. Dans le Valais, un village perché à 1500m d'altitude, encerclé des plus hauts sommets. Nous étions à l'hôtel (un des premiers qui ouvrait dans ce village) et devant l'hôtel, des prairies avec des marguerites et beaucoup d'autres fleurs "sauvages". Je me souviens des fleurs aussi grandes que moi ! Parfois, il y avait un sentier qui traversait les prairies et que nous empruntions. Et le long de ces sentiers, des petits canaux d'irrigation à moitié camouflés par les hautes herbes et dans lesquels je finissais toujours par poser le pied et trébucher.
    J'y suis retournée il y a 20 ans avec ma famille. Les prairies ont presque toutes disparues pour laisser la place aux hôtels et appartements de vacances. Mais des qu'on quittait le centre du village et qu'on empruntait les chemins de randonnée, les odeurs et sensations étaient de retour��
    Merci d'avoir partagé ce souvenir avec nous!


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    1. Bienvenue Isabelle! Je suis bien contente que tu aies osé commenter et n'hésite pas à continuer :) !
      Les prairies alpines, quelles merveilles! Et oui malheureusement les alpes n'échappent pas au bétonnage.
      Merci à toi pour ce joli partage!

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  5. Joli souvenir que les adultes et leurs conventions n'ont pas réussi à émailler ! :D

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    1. Et oui! Maintenant je peux comprendre les adultes, mais à l'époque nous ne vivions pas dans le même monde. C'est sans doute souvent le cas.

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  6. Oh, quel joli souvenir ! Un champ de marguerites, c'est toujours du bonheur :)

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    1. j'aime quand tu nous racontes tes souvenirs, alors j'ai eu envie de m'y mettre moi aussi !

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