dimanche 25 mars 2012

La visite aux mamies

Aujourd'hui, comme 1 ou 2 fois par mois, le Nini et moi sommes allés rendre visite à nos mamans.
Elles vivent toutes les deux dans la même région : pas tout à fait la porte à côté, mais pas le bout du monde non plus. Une bonne heure de voiture, en gros.
Et elles sont toutes les deux dans leur 84ème année.
Mais là s'arrêtent leurs points communs.
La maman du Nini vit toujours dans son appartement. En plus d'être la plus adorable des belles-mères (charmante, aimante, jamais dans le jugement, toujours prête à apporter son aide lorsque les enfants étaient petits, et merveilleuse grand-mère...  si si, ça existe, je vous jure !) c'est encore une femme complètement indépendante, en bonne santé, qui adore rire et se réjouir de ce que la vie lui apporte. Bref, un amour de mamie qu'on se réjouit toujours de retrouver.
Et puis il y a ma maman.
Avec elle, les rapports ont toujours été plus compliqués. Pas franchement conflictuels, mais pas complétement apaisés non plus...
Mais depuis un peu plus de 2 ans, il n'est plus question de tout ça. Ma maman vit dans un ems puisque qu'elle requiert des soins constants qu'aucun de ses enfants n'étaient en mesure de lui apporter. Diagnostique : démence sénile ...
Depuis son admission en maison de retraite, elle est passée par différents états. Au début, plutôt euphorique, elle donnait le tournis aux autres pensionnaires à parcourir inlassablement les couloirs de l'établissement avec son déambulateur et à apostropher tout le monde. Et puis au fil des mois, les choses ont évolué. Elle est devenue plus renfermée, plus confuse, perdant peu à peu de sa mobilité.
Actuellement, je redoute chaque visite, ne sachant jamais comment je vais la trouver, craignant une nouvelle dégradation de son état. Aujourd'hui, je l'ai trouvée toute petite, toute recroquevillée et somnolente. Elle nous reconnait encore, même si parfois elle mélange les prénoms. Et il lui arrive encore de rire aux plaisanteries que je tente pour la sortie un moment de son état léthargique. Mais je la sens s'enfoncer, s'éloigner petit à petit, et c'est difficile d'assister à cette inexorable déchéance.
Oserais-je le dire ? J'en arrive à espérer que cette longue dégringolade ne se prolonge pas trop longtemps...

16 commentaires:

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    1. Oui, sans doute, mais au prix d'un peu de culpabilité quand même...

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  2. Courage. Ce qui compte, c'est qu'elle soit bien installée, avec des gens bienveillants qui prennent soin d'elle, et que tu puisses la faire rire quand tu passes.Qui sait ce qu'elle vit à l'intérieur ?
    :o)

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    1. Bien-sûr tu as raison.
      Quant à savoir ce qu'elle ressent, c'est difficile à dire.
      Souvent elle dit qu'elle est fatiguée et qu'elle aimerait s'en aller. Mais je pense qu'elle a aussi encore de bons moments.

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  3. Tu as le droit de le dire, c'est tellement douloureux de perdre les gens à petit feu.
    Mistinguette est sage aussi, et tant qu'elle a envie, et que vous pouvez partager ne serait-ce qu'une plaisanterie, la relation est bien là.
    Pas simple!

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    1. Oui, la relation est encore bien là et c'est chouette !
      Mais c'est un avenir que je sens relativement proche que je redoute.

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  4. C'est juste ce que tu dis là grande soeur. Mais, tant qu'elle nous reconnaît encore - c'est déjà pas si mal - on peut quand même établir une relation, si petite soit-elle. Je suis aussi allée la visiter la dernière fois que j'étais au Jura, mi-février et je pense lui amener des fleurs pour Pâques. Il faut garder courage...

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    1. Oui oui, elle va apprécier les fleurs et la visite.
      Elle a aimé ce que je lui ai amené hier :) !
      Mais je la vois s'éloigner inexorablement. Et hier, cette situation m'a bien accablée. Avec en prime la culpabilité de ne pas être plus souvent avec elle pour profiter de ces moments.

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  5. C'est difficile de voir ceux qu'on aime cheminer doucement vers l'autre rive... Tenter de garder un lien, se culpabiliser toujours de ne pas pouvoir, savoir faire plus... et la laisser faire son chemin, à son rythme. Pas facile tous les jours
    douces pensées !

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    1. Oui, pas facile tous les jours...
      Merci madame zaza !

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  6. Que ce doit être difficile!

    Plein de pensées!

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    1. Merci Sosso !
      La plupart du temps, ça va, j'arrive à accepter la situation si je ne la sens pas en souffrance. Et puis d'autres, c'est un peu plus difficile.

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  7. Cela me rappelle la fin de vie de mon papa qui était à 300kms de moi...en pensées avec toi...

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    1. Oui, je me souviens...
      La distance ne facilite pas les choses !

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  8. Je ne sais que dire, juste je t'embrasse.

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  9. Ne dis rien, ça ira très bien ainsi, mais le bisou, je prends :) !

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