mercredi 5 février 2014

Portrait



La première fois qu'il est entré dans la classe, on aurait pu entendre une mouche voler.
Il était très grand, brun, avec une moue dédaigneuse sur le visage.
Il portait encore la blouse, à l'ancienne mode, alors que tous ses collègues de l'école secondaire l'avaient abandonnée.
Lorsque notre professeur principal nous avait annoncé le jour de la rentrée qui serait notre maître d'allemand, j'ai senti mon estomac se nouer et un poids écrasant me tomber sur les épaules.
La réputation de cet homme l'avait précédé, celle d'un enseignant dur et intransigeant.
La réalité fut pire encore que ce que j'avais craint.
Le voir déambuler à grandes enjambées entre les rangées de bancs me tétanisait.
Et chaque fois qu'il m'interrogeait, en m'appelant sèchement par mon nom de famille, je perdais  complètement mes moyens.
Les mauvaises notes pleuvaient, et plus il en tombait, moins j'avais le courage de me mettre au travail.
Bon dans les autres matières, ça se passait bien et j'obtenais de bons résultats.
Ce qui me reste de ces années de collège ? Un sentiment de grande solitude.
Et puis petit à petit, les choses sont allées mieux.
Même mes notes d'allemand se sont améliorées.
Et en dernière année (terminale pour les français), j'ai même obtenu un prix dans cette matière.
Bon entre temps j'avais changé d'enseignant ;o) !


10 commentaires:

  1. c'est fou l'influence que ça peut avoir sur nos prestations, le prof qu'on a ;-)

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    1. Ça faisait toute la différence pour moi, c'est certain !

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  2. si seulement les profs pouvaient tous comprendre qu'enseignero c'est aussi une question de relations et pas seulement de transfert de connaissance ! Ils seraient plus heureux et leurs élèves aussi.
    B

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    1. Oui bien-sûr!
      Je me demande quelle vision cet homme avait de son métier...

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  3. Moi, j'ai eu des profs (d'anglais) avec qui ça ne s'est pas bien passé et j'en ai été bouleversée ... J'ai plus ou moins juré de ne plus ouvrir la bouche en Anglais pendant le cour et ... j'ai pratiquement tenu paroles ... c'est bête ! hein ? ... aujourd'hui je regrette beaucoup ... et j'ai toujours du mal avec l'anglais ... que je suis pourtant bien obligée d'enseigner à mes élèves ... Quand je fais anglais, ce n'est pas moi qui parle, c'est ma mascotte ... et ils aiment ...
    Lina

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    1. Bienvenue et merci de ton témoignage Lina !
      Il m'a fallu un enseignant sympathique et motivant pour que je me réconcilie avec la langue allemande. Mais il y a eu pas mal de temps perdu et aussi beaucoup d'angoisses avant cela !
      Bonne idée d'utiliser la mascotte :o) !

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  4. Le grand méchant loup! Quelle mauvaise méthode!!!

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    1. J'ai le souvenir d'un homme totalement imbu de lui même et de son importance. Je crois qu'il s'ennuyait dans son métier...

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  5. Il faudrait lui faire lire ceci:
    http://www.contrepoints.org/2014/02/03/155459-cest-leffet-pygmalion

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    1. Ah oui l'effet pygmalion est très important ! On avait étudié ça en cours de psycho et j'ai pu le vérifier souvent.
      Pour le prof en question, c'est un peu tard. J'ai fait quelques recherches le concernant mais je n'ai rien trouvé et je ne sais même pas s'il est encore de ce monde.

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