mardi 17 mai 2022

La nuit des musées

 

Samedi dernier, dans ma ville comme dans beaucoup d'autres, c'était la nuit des musées.
Pour l'occasion, de nombreuses visites et animations ont été organisées un peu partout dans le canton.
Cette année, avec le Nini, nous en avons choisi deux.
 
Nous avons commencé par le musée d'art et d'histoire dont nous n'avions pas encore vu la nouvelle exposition permanente.
Intitulée 'Mouvements', elle met en évidence l'importance de la mobilité des personnes, des biens, des marchandises, des idées, qui ont fait de la ville ce qu'elle est aujourd'hui.
 

 
Elle pose la question des grandes fortunes des siècles passés, généralement acquises grâce à des entreprises coloniales reposant sur l'esclavage.
 

La photo n'est pas très bonne. 
On peut y voir l’œuvre d'une artiste, Tanja Boukal :
les cicatrices sur le dos nu d'un esclave noir, brodées de fils dorés, sont reproduites sur les tissus qui faisaient la renommée de la ville à une époque et qui ont servi de monnaie d'échange dans la traite négrière.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'expo interroge aussi le mouvement migratoire. 
Quelles sont les profils, les motivations des personnes migrantes, à quelles difficultés sont-elles confrontées?

Sur toute une paroi de cette section, on peut voir des annonces parues dans le journal local dans les années 1960. Toutes ont en commun l'exclusion des milliers d'immigrés venus du sud de l'Europe pour travailler aux grands chantiers du pays.




Voir cette réalité, ces mots imprimés noir sur blanc, m'a beaucoup choquée.
Je ne savais pas que ce rejet avait existé d'une manière aussi ouverte.
Par contre je me souviens très bien que dans les années 1970, je partageais les bancs de l'école primaire avec les enfants de ces immigrés italiens et espagnols. Ils étaient encore un peu mis de côté par les autres enfants. Mais comme je l'étais aussi, les petites Maria, Lucia, Filomena étaient mes copines.
 
 
Heureusement le mouvement, la migration, les courants de pensée, le beau savoir-faire neuchâtelois, ne possèdent pas que ces côtés sombres. Et bien évidemment l'exposition le met également en évidence.
Peut-être vous en parlerai-je aussi prochainement...
 



6 commentaires:

  1. Il n'est pas si loin le temps de l'exclusion...

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    1. Il est même encore tout à fait là! La cible est juste différente. Toujours les mêmes réflex de peur et de rejet... c'est désespérant!

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  2. Comme c'est choquant; mais est-ce que ce monde a changé? non, il est devenu plus sournois; aujourd'hui plus personne n'oserait écrire ces horreurs, mais au fond, en vrai, qu'en est-il...??? moi aussi, pourtant '''bien de chez nous''' j'ai connu l'exclusion affichée en dernière année de primaire, parce que PAUVRE !!! c'était un tare, sans doute... surtout pour les enfants de la base aérienne ...
    Enfin passons!
    Loulou, je ne suis pas venue te voir depuis longtemps, mais aujourd'hui, l'envie de me faire un peu de bien m'a poussé vers chez toi
    La vie continue, n'est-ce pas? quand je vais me sortir des paperasses, je reprendrai plus assidûment le chemin des blogs
    J'espère que tu vas bien et je te souhaite une bonne journée
    Bisous

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    1. Oh Passion, comme je suis désolée!
      Je ne sais pas pourquoi ton blog n'est plus dans ma liste et donc tes derniers messages ne sont pas apparus... Je me suis inquiétée. Et voilà que je viens d'aller te lire et j'ai appris la terrible nouvelle. Je ne sais que dire, si ce n'est te faire part de toute ma sympathie. Et aussi que pense très fort à toi et t'embrasse tendrement.

      Et pour répondre à ton commentaire, non malheureusement, le monde n'a pas changé. Comme je le disais à Anne au-dessus, les victimes de rejet sont différentes.
      Moi aussi j'étais issue d'un milieu plutôt défavorisé et en plus ultra timide, d'où mon exclusion lorsque j'étais enfant.

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  3. ce que tu écris me rappelle un film du début des années 70, Pane e cioccolata. ça m'avait beaucoup choquée

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    1. Je ne crois pas l'avoir vu mais il dépeint une triste réalité de l'époque.
      Les travailleurs immigrés ont été maltraités de bien des manières...
      :-(

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