samedi 28 mars 2020

Le confinement chez nous



La première semaine, après le moment de stupéfaction et d'incrédulité laissé par l'annonce des mesures qui allaient être prises, on a essayé de se faire à notre nouveau rythme de vie.


Le Nini est allé chercher son ordinateur professionnel et s'est mis au télétravail. Il se moquait un peu chaque fois que je lui demandais ou qu'il me voyait me laver les mains.
Après quelques jours branchée presque en permanence sur les infos, j'ai lâché avant d'y laisser ma santé mentale.

Mais j'ai été épatée par la réactivité et la créativité des humoristes.
J'ai tellement ri, ri souvent à en pleurer, bien plus et plus fort que je ne l'avais fait depuis longtemps. Sans doute une façon d’exorciser les moments invraisemblables que nous étions en train de vivre.


Des courses, j'en ai fait un peu à la petite épicerie du village, le dernier passage au supermarché dévalisé m'ayant laissé un sentiment inconfortable de perplexité. Je suis allée au magasin de Camila aussi. Elle et Diego peuvent travailler puisqu'ils vendent de l'alimentation. Ils doivent prendre des tas de précautions mais ça va.
 
La première semaine, le confinement ne m'apparaissait pas encore très réel. Je suis sortie chaque jour me promener, seule, avec le Nini, ou avec des copines de marche. Il m'a fallu plusieurs jours pour me dire que finalement, j'allais éviter tout contact non indispensable avec d'autres personnes que ma famille proche.



J'ai encore gardé un jour mon petit Mammouth et un autre j'ai fait une petite promenade avec Titou, Tilulu et leur papa (mais va essayer de garder des distances avec Titou, impossible!).
Depuis, je ne les ai plus vus autrement qu'au travers du téléphone  Ils me manquent !

Mes petits élèves aussi. J'ai d'abord eu des contacts individuels avec les parents pour répondre aux interrogations, proposer des activités. Puis comme plusieurs petits demandaient à me voir, j'ai envoyé des messages vidéo et finalement je me suis filmée pour leur raconter une histoire.
Argh, quel exercice difficile!
Très mal à l'aise, j'ai recommencé et recommencé plusieurs fois. Et puis basta ! J'ai imaginé les enfants devant moi en tentant de faire abstraction des parents qui allaient aussi visionner le truc !


A la fin de la première semaine, ma Linette joliette,  enfermée seule dans son petit studio en ville, a demandé à venir continuer le confinement avec nous. Et depuis c'est super chouette de l'avoir à la maison! Comme elle est aussi en télétravail,  ça ne pose pas de problème, on passe de très bons moments, et je ris encore plus!


On a ressorti des jeux de société, on regarde des vidéos Instagram, on fait un peu de sport, on sort au jardin ou on va se balader car ici on arrive facilement à garder les distances lorsqu'on croise quelqu'un.

Quand mes colocs travaillent, je m'occupe de l'intendance de la maison, des repas. Je me suis même mise à faire du pain histoire de limiter les sorties ravitaillement.


J'ai également entrepris de trier le bazar de la maison.
Mamma mia! Même si le confinement risque d'être long, je ne sais pas s'il y suffira. D'une part parce qu'il y en a beaucoup, du bazar, et surtout parce que je ne suis pas du tout efficace...

Comme j'ai encore du temps, je me suis annoncée comme bénévole pour livrer les courses aux personnes du village qui ne peuvent plus du tout sortir de chez eux.



Je fais quelques photos aussi ;) !

Comme tu peux le voir, la situation est loin d'être catastrophique pour moi.
Bien-sûr je m'inquiète pour certains de mes proches plus fragiles.
Les problèmes sanitaires, la sursaturation des hôpitaux, l'épuisement des soignants et des gens qui doivent travailler deux fois plus en mettant leur sécurité en jeu me préoccupent aussi, forcément.
Quant aux conséquences économiques qui vont en laisser plus d'un dans des situations inextricables, je préfère ne pas trop y penser...
Pour toutes ces raisons, je dors peu, ou mal.

Mais dans l'ensemble, ça va bien !







10 commentaires:

  1. merci pour ce beau compte-rendu (je me demandais, pour le magasin de ta fille, j'ai souvent pensé à elle! maintenant que mon pousse-mousse a rendu l'âme, je crois que je vais enfin utiliser son joli porte-savon comme porte-savon ;-))
    bises

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    1. Oui le magasin est ouvert, et Camila toujours très positive malgré le travail plus difficile.
      Bises à toi aussi !

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  2. Vie plus compliquée et plus simple, en fait, non?

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    1. Je ne sais pas... des priorités à revoir, d'autres à adapter.

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  3. Oui, on s'adapte avec le temps... il y a des jours avec et des jours sans mais c'est vrai qu'il vaut mieux éviter de regarder les infos en boucle sinon ça mine le moral ! moi, ce qui me manque ce sont mes grandes balades en forêt, quand je vais pouvoir y retourner je ne sais pas si je vais rentrer, je crois bien que je vais m'y installer ! :D
    Nous, dès le premier jour de confinement on a arrêté tous les contacts, je ne vois plus ma fille, mes parents, mes frère et soeur. Comme je garde un peu les enfants de soignants, je préfère être prudente.
    On n'a pas le droit non plus de changer de lieu de confinement ici, il fallait faire son choix le jour où il a été décidé. j'ai pu aller chercher mon fils in extemis pour qu'il ne soit pas seul !

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    1. Ah oui je te comprends, pour les balades en forêt !
      En Suisse il y a plus de recommandations que d'interdictions. Le gouvernement compte sur l'autodiscipline des citoyens. C'est très suisse, et il n'y a pas plus d'incivilités que sous un régime plus autoritariste comme la France, je pense...

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  4. Hélas, en France, on a toujours été obligée d'avoir recours au bâton et à la carotte!!!
    Bonjour Loulou
    Le confinement se passe mieux dans mon espace que lorsqu'on est en ville, surtout en appart sans extérieur; nous sommes donc conscients de notre chance ; ce qui manque le plus,c'est de ne plus côtoyer famille et amis, tous assez éloignés géographiquement et ici, vaut mieux pas plaisanter avec les autorités qui verbalisent au moindre écart de route! alors on s’exécute de bonne grâce. Pas question de mettre en danger les autres et nous même. On sait que ça va être long.... alors ""on regarde pousser les fleurs"" (Cabrel)
    Bonne semaine et merci de me suivre aussi régulièrement

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    1. Oui, ne plus voir nos proches, c'est difficile. Surtout les petits-enfants pour moi.
      On n'en sera que plus heureux de se retrouver après!

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